Qui n’a jamais connu, le trac, la timidité, la
peur, la crainte, la phobie et même l’impuissance sexuelle même une fois dans
sa vie ? Celui qui est né riche ne comprend jamais l’importance de la richesse, et celui qui connait toujours la santé ne comprendra jamais la bénédiction
qu’Il possède. Il faut être malade un jour pour connaitre l’importance d’être
en santé.
Le trac, c’est au prime abord l'angoisse, que tout le monde connaît , que
vous soyez un excellent orateur ou non, que vous soyez un excellent
communicateur ou non, que vous soyez un excellent journaliste ou non, que vous
soyez un excellent chanteur ou non ; tout le monde connait toujours le
trac, et cette angoisse qui se localise
tantôt à la gorge, tantôt dans la région du cœur, tantôt au creux de l'estomac;
elle est souvent accompagnée d'une sensation d'étouffement et de contraction
thoracique.
La sensation
(perception) de pulsations (chocs émotionnels) est habituelle. Les troubles
circulatoires sont ressentis comme une bouffée de chaleur au visage. On note
parfois un malaise physique indéfinissable.
Le plus appréciable
des symptômes moteurs est le tremblement, qui affecte de préférence les bras,
les mains, les mollets, la langue, et peut, dans certains cas, devenir
généralisé.
Il existe aussi un
certain degré d’impuissance et de rigidité musculaire: chez le pianiste effrayé
les doigts peuvent se contracter au point de rendre la réalisation impossible.
Chez le violoniste, les doigts se resserrent, se déplacent, et le son monte.
La rigidité
musculaire qui se produit au moment de l'émotion donne lieu au phénomène
suivant, signalé par Hartenberg: si dans une rue déserte ou inhabitée, on est
sur le point d’entrecroiser un passant ou un promeneur qui vient en sens opposé
sur le même trottoir, et si on l'observe activement, il n'est pas rare qu'au
moment du croisement l'inconnu laisse traîner une ou maintes fois son talon sur
le sol: c'est un timide troublé par le regard fixe et chez qui un début de
troubles a excité un engourdissement rapide des jambes.
L'émotion (la peur ou
le trac) peut exciter de l'incoordination musculaire; les mouvements (actions,
gestes) perdent leur harmonie; le timide n'a plus le contrôle de ses gestes; il
devient gauche et maladroit; ses pieds se prennent dans le tapis, il se heurte
aux meubles, fait rouler son chapeau par terre, en voulant le relever casse un
bibelot. Au buffet il renverse sa tasse de thé ou sa coupe de champagne sur la
robe de sa voisine, il ne sait plus ni marcher ni s'asseoir, ni que faire de
ses pieds, de ses mains, de toute sa personne.
Les troubles de
l'élocution sont fréquents; ils relèvent d'une quadruple cause:
-
psychique (confusion
mentale)
-
laryngée (contraction
des cordes vocales)
-
respiratoire (étouffement)
- linguale et labiale.
Le timide présente, au moment de l'accès, des
troubles de l'idéation, en même temps que ses cordes vocales se diminuent, et
dans certains cas refusent tout service, occasionnant un véritable mutisme. La
respiration devient plus rapide, le chanteur a du mal à tenir sa note, à filer
les sons, il se sent époumoné, la voix s'affaiblit et habituellement détonne. Quant
à l’'orateur, il trébuche dans ses périodes, la langue, les lèvres, les joues
participent aux troubles musculaires; la langue a perdu sa souplesse, les
lèvres tremblent, d'où hésitation, bredouillement, bégaiement.1-Le Trac des examens, des épreuves, des tests etc.
Les types de trac sont nombreux. Nous allons passer
en revue les plus fréquents ou les plus courants.
En premier lieu,
prenons le Trac des examens. Bien peu de candidats ou postulants y ont échappé.
Rappelez-vous, timides, le supplice des concours, la calamité infinie de tout individu
devant l'impuissance à rassembler les idées, à retrouver les souvenirs. A la
première question, on voit le candidat blêmir, s'encombrer, se brouiller dans
les phrases les plus simples, qu'il n'arrive pas à terminer ou compléter. Un interrogateur
malveillant peut lui faire dire les sottises ou les bêtises les plus inimaginables.
«Le Rhône se jette bien dans la Manche ?... -- Oui Monsieur !» répondait un
jour à un examen Anatole France intimidé.
Il arrive que le timide, pour masquer ou cacher son
trouble ou pour triompher, parle sans discontinuer, parfois avec précipitation,
et prend une posture agressive. Il semble se moquer et indispose son examinateur,
alors qu'au fond il a perdu tout contrôle.
Et vous, chauffeur, conducteur d’automobile d’ancien
postulant au permis de conduire, évoquez vos souvenirs plus ou moins récents.
Souvenez-vous de ce jour mémorable où, après une attente perpétuée et une
conversation qui roulait sur la sévérité de plus en plus grande de l'examen,
l'ingénieur vous invita à prendre place près de lui. Vous qui étiez si fier de
la façon dont vous aviez conduit les jours précédents, vous considériez ce
jour-là avec anxiété tous les organes de manœuvre.
Jamais, au grand jamais, votre voiture n'avait
possédé tant de boutons, de commandes, de pédales, de cadrans !
Essayons tout de même de partir !... Après quelques
tâtonnements, on retrouve le bouton du démarreur.
Le démarreur tourne longtemps sans résultat... « - Vous avez oublié de mettre le contact...»
Vous faites un bond brutal, et la voiture s'immobilise... « - Il faut penser au
frein à main...» Puis vous partez délibérément.., en marche arrière... Vous
appuyez à fond sur l'accélérateur quand vous auriez voulu freiner. Vous calez
votre moteur un certain nombre de fois, et l'ingénieur vous prie de vouloir
bien repasser un mois plus tard, après avoir reçu quelques leçons
supplémentaires. Et pourtant, quand vous étiez seul, tout allait si bien !
Cependant en
compagnie de l’examinateur le trac vous a paralysé !
Certains artistes - mais ils sont rares ceux-là
tiennent à leur trac et le considèrent comme un élément nécessaire qui leur permet
de développer au maximum toutes leurs qualités et de faire passer leur émotion
jusqu'au plus profond de l'âme des spectateurs, tel Signoret, dont vous avez
souvent applaudi le merveilleux talent.
A mes questions,
Signoret répondit: «Le trac est une maladie qu'il faut avoir. Il faut plaindre
les artistes qui ne l'ont pas. Ca peut paraitre intriguant quand je vous dis
qu’il faut avoir le trac mais c’est une chose normale. Voyez-vous, Monsieur, je
pense que le trac est en corrélation exacte de l'importance qu'un
artiste donne à son art. C'est vous dire que j'ai toujours eu le trac, que je
l'ai encore, et que j'espère l'avoir toujours. Je ne regrette pas de souffrir
un peu de cette terrible maladie qui, heureusement, n'est que passagère. Je ne
le regrette pas car je bénéficie presque toujours d'une rapide et bienfaisante
réaction qui me conduit vers le SUCCES».
Il est fort probable que Signoret n'a jamais connu
le vrai trac, le trac qui fait bondir le cœur, coupe la respiration, rend muet,
fait un trou colossal dans la mémoire. Mais il est un trac céleste, une émotion
presque inévitable qu'un bon artiste ressent au moment de paraître en public et
qui, loin d'être néfastes lui livrent une sensitivité plus éveillée, un entendement
plus poussé du rôle, et lui permettent de jouer avec plus de brio. L'acteur est
comme grisé. Si donc le vrai trac est un désastre sur la scène, une certaine
émotion doit être considérée comme utile et jamais nous ne chercherons à
détruire cette émotion.
C'est sans doute ce premier degré de trac auquel
Signoret fait allusion; dans ce cas je me déclare pleinement d'accord avec lui.
Edmée Favart, tout en souffrant du trac, en
considère surtout le côté utile: c'est, sans qu'elle s'en doute, un moyen
indirect de lutter contre lui.
«Le trac, dit-elle, maladie des débutants, pense le
commun des mortels. Quelle erreur ! Il s'accroît au contraire avec la
notoriété: plus on monte en grade, plus on en est la victime. La grande Sarah
Bernhardt elle-même en a souffert jusqu'à son dernier jour. Ceci est très
explicable: la responsabilité de la bataille étant réservée au général et non
aux soldats».
«Ainsi que l'a enseigné Emile Coué le fameux
pharmacien et psychologue dans ses méthodes de positivités, de suggestion
universelles, on peut arriver à maîtriser le trac par l'éducation psychique.
Pour ma part, je crois que nous devons subir ce divin supplice : il est un
stimulant qui nous incite à mieux faire.»
3-Le trac des avocats et des conférenciers
Qui pourrait oser
croire que des hommes comme les avocats et conférenciers éloquents par spécificités
ou tempéraments et doivent chaque jour prendre la parole en public pour
défendre la veuve et l'orphelin, sont sujets à des tracs particulièrement
angoissants ? Et toutefois cela est.
On se rappelle Cicéron dans toute la possession de
ses moyens, incapable de prononcer son discours le mieux préparé: la
Milonienne.
«Il faut mentionner, dixit Dugas, ce que maître
Cléry révèle des troubles, émotions, des peurs, des craintes, des angoisses qui
anticipaient les plaidoiries des maîtres (avocats, conférenciers de talents) du
Palais, émotions se révélant chez quelques-uns par de véritables afflictions,
souffrances physiques. Paillet» par exemple, le jour d'une affaire importante,
s'en allant à pied au Palais, frôler les murs en construction, dans le vague
espoir qu'une poutre mal dirigée lui casserait la jambe, en disant: «c'est ça
qui serait un bon prétexte pour ne pas plaider !»
«Et Chaix-d'Est-Ange, dont la main tremblait si
fort qu'il pouvait à peine se raser sans se mettre la figure en sang. Et
Bethmont, que j'ai vu au moment d'aborder la barre pris de vomissements presque
incoercibles...» Au Palais, on dit que Waldeck-Rousseau, avant de prendre la
parole dans une affaire importante, éprouvait les affres du trac.
Notons encore la fréquence des réchauffements
intestinaux de Sarcey, qui devait choisir, pour se rendre à sa conférence, un
itinéraire qui lui permettrait de passer devant des maisons amies... Il est
d'usage, paraît-il, d'indiquer aux prédicateurs qui vont faire un sermon dans
une paroisse étrangère, la retraite où ils pourront donner libre cours aux conséquences de leur émotion.
Les conférenciers
aussi peuvent avoir le trac, mais c'est en général un trac moins violent que
celui des artistes. Cela se conçoit aisément: le conférencier ne fait que
parler sans jouer, et en cas de défaillance, il peut toujours compter sur ses
notes.
Le professeur Mosso
nous fait, dans son livre La Peur, un récit pittoresque de son trac lors de sa
première conférence : "Je me souviens toujours de ce soir, et je m'en
souviendrai longtemps... Je regardais derrière le rideau d'une porte vitrée qui
donnait dans le grand amphithéâtre bondé d'auditeurs... J'étais nouveau venu
dans ma chaire, je me sentais humble et presque repentant de m'être exposé à
l'épreuve d'une conférence dans ce même amphithéâtre où avaient parlé maintes
fois mes plus célèbres maîtres.
«A mesure que
l'heure approchait, ma crainte augmentait ; j'avais peur de me troubler et
de rester bouche béante et muet. Mon cœur battait avec force; j'éprouvais
l'angoisse de celui qui regarde au fond du précipice. Je voulus alors jeter un
coup d’œil sur mon discours, et me recueillir. Mon effroi fut grand en
m'apercevant que j'avais perdu le fil de mes idées, et que je ne parvenais pas
à relier les fragments de mon discours. Les expériences que j'avais répétées
cent fois, de longues périodes que je savais par cœur, tout s'était évanoui
comme si je n'y eusse jamais songé. «Cette absence de mémoire fut pour moi le
comble de l'inquiétude. Je vois encore l'introducteur prendre le bouton de la
porte et ouvrir, puis, la porte à peine ouverte, je sens un frisson dans le
dos, et un bourdonnement d'oreilles, je me trouve enfin près de la table, au
milieu d'un silence terrifiant. Il me semblait que j'avais fait un plongeon
dans une mer orageuse et que, sortant la tête de l'eau, je me fusse jeté sur un
récif au milieu de ce vaste amphithéâtre».
«Mes premières
paroles produisirent sur moi une singulière impression. Il me semblait que ma
voix se perdait dans une immense solitude Où elle s'éteignait aussitôt émise.
Après quelques paroles prononcées presque machinalement, je m'aperçus que
j'avais déjà terminé mon exorde et je restai effrayé de ce que la mémoire avait
pu me trahir à ce point, sur le passage où je me croyais le plus sûr; mais il
n'était plus temps de retourner en arrière, et je poursuivis tout confus...
L'amphithéâtre m'apparaissait comme un grand nuage».
«Peu à peu l'horizon
s'éclaircit, et dans la foule je distinguai quelques visages bienveillants et
amis sur lesquels mes yeux se fixèrent comme le noyé à une planche qui
flotte... Puis, à côté, des personnes attentives qui approuvaient de la tête et
rapprochaient leurs mains de l'oreille pour mieux cueillir mes paroles».
«Enfin, je me vois
dans les gradins, isolé, infime, chétif, humble, comme si je me confessais de
mes fautes. La première et la plus vive émotion était passée, mais quelle
sécheresse à la gorge et quelle flamme au visage !...
Comme ma respiration
était entrecoupée et ma voix éteinte et tremblante! L'harmonie des périodes
étaient souvent suspendue par une rapide inspiration, et j'arrivais péniblement
à trouver assez d'haleine pour prononcer les dernières paroles qui
achevaient ma pensée».
«Vers la fin, je sentis de nouveau le sang
circuler, puis quelques minutes d'inquiétude s'écoulèrent encore; ma voix qui
tremblait beaucoup, avait pris le ton persuasif de la conclusion, j'étais
essoufflé et tout en nage. Les forces étaient sur le point de m'abandonner; en
regardant les gradins de l'amphithéâtre, il me sembla que la gueule d'un
monstre s'ouvrait peu à peu pour m'engloutir dès que j'aurais prononcé mes
dernières paroles.»
M. Claretie connaissait également l'émotion. Elle
se manifestait chez lui un peu avant de paraître en public, et atteignait son
plus haut degré pendant le court instant durant lequel le conférencier
s'avançait pour gagner la table. A ce moment, les idées les plus absurdes, les
plus illogiques, lui passaient par la tête. Il se demandait ce qu'il venait
faire là, quelle était l'utilité de cette épreuve, s'il ne serait pas
infiniment mieux chez lui, tranquillement installé dans son cabinet.
Chez certains conférenciers, l'émotion a pour effet de précipiter le débit à tel point
qu'une conférence qui devait normalement durer une heure est terminée au bout
d'une demi-heure, l'orateur faisant des coupes sombres dans certains passages,
sans se préoccuper de la logique du développement.
D'autres vont
jusqu'à supprimer complètement la conférence.
Assolant, revenant
d'un voyage en Amérique, était un jour invité à faire une causerie, et il avait
pris pour thème le titre de son livre «La Vie aux Etats-Unis». La documentation
ne lui manquait donc pas. Il s'installe derrière sa table et commence:
«Messieurs, dit-il d'un air assuré, quand on veut partir pour l'Amérique..,
quand on veut y aller.., on prend l’avion...» «On écoutait, quelque peu
interloqué, rapporte Sarcey. Tout à coup nous le vîmes ramasser ses papiers,
son livre, se lever en pied, descendre de la chaire...» «Et moi je prends la
porte, nous dit-il..»
Le trac sexuel est au point de vue médical un des plus importants, car il est souvent cause d'impuissance. Je vois fréquemment des malades qui se plaignent d'impuissance. Il n'y en a pas deux sur dix chez lesquels on puisse déceler une cause organique: presque toujours il s'agit d'un émotif qui, par l'effet d'une mauvaise disposition physique ou morale, n'a pu se montrer à la hauteur des circonstances. Cet échec l'a vivement frappé, et tout aussitôt l'idée d'impuissance l'obsède, le hante; par la suite, chaque fois que les mêmes circonstances se reproduisent, il se pose le point d'interrogation: «Comment vais-je me comporter aujourd'hui ?» ou «Pourvu que…».
Il est inquiet, angoissé, il ne peut s'empêcher de
penser à l'échec possible. Plus il veut chasser l'idée, plus elle revient. La
suggestion s'est implantée en lui et le torture. Ceci me remet en mémoire une
petite histoire qui me fut contée récemment. « Un juif polonais avait
envoyé son fils à la capitale faire de longues et coûteuses études de physique
et de chimie. Lorsque les études furent terminées, le Juif appela son fils et
lui dit: «Tu m'as coûté très cher, mais tu dois savoir beaucoup de choses. Il
faut que tu me fabriques de l'or... - Fabriquer de l'or ? dit le fils
estomaqué... - Oui, continue le père, il faut absolument que tu le fasses. Tu
as dû apprendre cela à l'Université ?.... - Bien, répartit le fils; alors,
prends ce mortier et ce pilon, pulvérise, broie ces cristaux, pendant trois heures.
Si pendant ces trois heures tu n'as pas pensé une seule fois aux crocodiles, tu
trouveras de l'or dans le fond de ton mortier...». Au bout d'une demi-heure, le
Juif abandonnait son travail en disant : «C'est curieux, moi qui, en temps
ordinaire, ne pense jamais aux crocodiles, je ne pense qu'à eux...».
Le même phénomène se
produit chez l'émotif qui a subi un échec sexuel. Il essaie, au moyen de sa
volonté, d'écarter l'image obsédante; l'imagination est maîtresse. Le «je
voudrais, mais je ne peux pas» de Emil Coué, reste vrai.
Et ceci nous
démontre que si l'on veut guérir un impuissant psychique, on devra rééduquer
non sa volonté, qui ne peut rien, mais son imagination, qui peut tout. On
accumulera dans cette imagination des idées de confiance qui finiront bien par
neutraliser les mauvais souvenirs.
Le docteur Cololian,
dans une étude sur le trac, cite un cas de trac sexuel qu'il qualifie de rare,
mais qu'avec une expérience déjà vieille en la matière, je qualifierai plutôt
de fréquent. Il s'agissait d'un jeune ménage. Les premiers jours, le mari,
timide et émotif, n'a pu rendre les hommages merveilleux que la jeune épouse
était en droit d'exiger. Deux ans se sont écoulés. Le mari se sentait petit
garçon auprès de sa femme. Sa timidité, son trac persistaient.
Un jour, cependant,
il eut l'occasion avec une partenaire de passage de constater qu'il n'était pas
si petit garçon que ça. Il a divorcé et s'est marié avec sa partenaire
d'occasion; il fut heureux et eut des enfants.
Le trac sexuel
dépend souvent de peu de chose. Le traitement moral tiendra ici la première
place ; dans certains cas, la psychanalyse sera utile pour retrouver l'origine
inconsciente de la timidité ou du trac. Dans tous les cas, la suggestion est
indispensable.
5-Comment vous
libérer du trac
1°- Selon le mode Emile
Coué:
Tous les matins, au
réveil, et tous les soirs, aussitôt au lit, fermez les yeux, et sans chercher à
fixer votre attention sur ce que vous dites, prononcez avec les lèvres, assez
haut pour entendre vos propres paroles et en comptant sur une ficelle munie de
vingt nœuds, les phrases suivantes: «Tous les jours à tous points de vue je
vais de mieux en mieux ;j'ai confiance en moi; je suis sûr de moi; je suis
toujours calme, quelles que soient les circonstances; je parle facilement en
public, etc...»
Faites cette
autosuggestion d'une façon aussi simple, aussi machinale que possible, par
conséquent sans le moindre effort. En un mot, les formules doivent être
répétées sur le ton employé pour réciter des litanies. De cette façon, l'on
arrive à les faire pénétrer mécaniquement dans l'inconscient, et quand elles y
ont pénétré elles agissent.
De plus chaque fois
que, dans le courant de la journée, vous ressentirez une légère défaillance,
affirmez-vous que vous n'y contribuerez pas consciemment et que vous allez le
faire disparaître, puis, si possible, isolez-vous et étendez-vous, fermez les
yeux et répétez les formules de suggestions appropriées: «Je suis calme», par
exemple, si vous vous sentez agité et nerveux: «Ça se passe, ça se passe», si
vous rougissez (au lieu de penser, comme vous aviez l'habitude de le faire, «je
rougis, je me sens rougir»); «J'ai confiance en moi», si vous êtes pris d'un
accès de timidité ou que vous vous sentez perdre pied, etc...
2°- Suggestion
par la vue:
Ecrivez en grosses
lettres des formules comme celles que vous lisez en lettres grasses à la fin de
ce document.
Vous mettez une de
ces pancartes au pied de votre lit et vous fixez longuement le point noir
chaque soir avant de vous endormir:
3° ‑ Suggestion graphique:
Vous écrivez vos
autosuggestions une vingtaine de fois, en prenant soin de bien former vos
lettres. Et vous prononcez vos formules à haute voix en même temps que vous les
fixez sur le papier. Cette suggestion, ainsi pratiquée, a l'avantage d'entrer
dans le subconscient par trois chemins différents: l’œil, l'oreille et le
muscle.
Nous avons très
souvent reconnu, par exemple, l'efficacité d'une intervention amicale et
souriante au moment où un événement nous bouleverse. Si un ami, d'un caractère
posé et bienveillant, vient nous voir à ce moment-là et prononce quelques
paroles sages, nous sentons aussitôt notre tourment décroître, notre inquiétude
se calmer, notre trouble s'évanouir.
Nous serons donc à
nous-mêmes cet ami raisonnable et bienveillant. Répétons-nous : Soyons raisonnable. Ce commentaire peut s'appliquer à
certaines formules des pages en lettres grasses. Pour les autres, il faut se
reporter à la méthode cartésienne. Elle consiste, d'après le philosophe, en ces
longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les mathématiciens
ont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations.
· Le premier des
préceptes de Descartes est de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie
qu'on ne l'ait reconnue évidemment être telle, c'est-à-dire d'éviter soigneusement
la précipitation et la prévention.
· Le second est de diviser
chacune des difficultés que l'on examine en autant de parcelles qu'il se peut
et qu'il est requis pour les mieux résoudre.
· Le troisième est de
conduire par ordre ses pensées, en commençant par les objets les plus
simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés
jusqu'à la connaissance des plus composés.
· Un autre moyen de
n'être pas rebuté par un travail qui vous paraît difficile est de l'imaginer
comme à moitié réalisé déjà et ne présentant pas d'obstacles. D'ailleurs,
on connaît la sage parole d'un moraliste: Les difficultés ne sont pas faites
pour nous abattre, mais pour être abattues.
Le timide vaincra
donc en se remémorant sans cesse tous ces préceptes que nous avons condensés en
des phrases brèves et frappantes. Ces phrases, qui sont autant de suggestions,
devront être placées sur les tables de travail ou épinglées au mur. Il sera
facile au timide, lorsqu'il se prépare à sortir ou à entreprendre une corvée
qui l'épouvante, ou à faire des démarches qui, d'avance, le paralysent, de se
répéter à haute voix ces phrases stimulantes.
Pour l'artiste qui
doit paraître en scène, pour le conférencier qui doit affronter un nombreux
public, pour l'avocat, pour tous ceux qui ont à prendre la parole, nous donnons
des formules qui ont fourni les meilleurs résultats à ceux qui les ont
employées.
Certains objecteront
qu'il faut avoir la volonté de se graver ces formules dans l'esprit, mais il
sera facile de leur répondre que cette volonté qu'ils exercent en apprenant
leurs rôles, en rédigeant leurs conférences ou leurs plaidoiries, il leur ai
aisé de la mettre encore au service de leur réussite complète. D'ailleurs la
volonté, nous l'avons dit, est moins ici en jeu que l'imagination et c'est
pourquoi vous remarquerez, lecteurs, que dans nos formules le je veux
accompagne toujours le je peux, mais en général il vaut mieux répéter: je suis
fort que je peux et je veux être fort. Il vaut mieux dire en cas d'insomnies:
« je dors » que « je veux dormir ».
Il faut certes combattre la
timidité chez l'adulte qui n'a pas eu la chance de trouver sur sa route,
lorsqu'il était jeune, les parents ou les éducateurs qui auraient pu en
empêcher l'éclosion. Mais vous qui avez des enfants, vous devez, dès
maintenant, suivre la ligne de conduite que je vais vous indiquer pour éviter
chez eux l'apparition de ce handicap douloureux.
La timidité est
rarement naturelle. Elle n'apparaît chez les enfants que lorsqu'une éducation
maladroite les a rendus défiants de leur propre mérite.
L'enfant ne naît pas
timide; il le devient par la faute de son entourage. Il faut donner à
l'enfant dès son plus jeune âge le sentiment de ses responsabilités et l’aider
à développer son estime de lui-même.
De plus en plus,
notamment dans les écoles d’inspiration anglo-saxonnes, les enfants sont
poussés à prendre des initiatives et des responsabilités. A l'école ils élisent
un président de classe; l'un d'eux est charge du vestiaire, l'abri de la
bibliothèque. En classe, au lieu de leur faire ânonner leurs leçons, on leur
demande des exposés de questions qui ne soient pas seulement une récitation,
mais un agencement original. Ils composent et jouent des pièces de théâtre qui
sont la représentation de la vie ou de l'histoire, et rédigent des journaux où
ils ont toute liberté d'exprimer leurs opinions.
L'enfant doit être
habitué à l'idée de se diriger sans compter exclusivement sur une influence
extérieure. La sollicitude exagérée produit des résultats fâcheux, mais,
d'autre part, la sévérité a parfois les mêmes conséquences.
Un enfant qui
tremble devant ses parents ou ses professeurs commence la vie dans des conditions
d'infériorité évidentes; il devient inquiet et ombrageux; à force d'entendre blâmer
ses actes, il finit par prendre défiance de lui-même; c'est un candidat à la
timidité, ennemi de tout effort pour le mieux.
Il ne faut jamais
décourager les enfants; il y a au contraire intérêt à souligner tous leurs
efforts, à leur donner de bonnes suggestions. Il est bon que les parents se
rendent compte du rôle de la suggestion dans l'éducation, rôle qui est, en
général, complètement méconnu, pour le plus grand dommage des petits. Le cerveau
de l'enfant est très malléable, très suggestible : tout ce qui sort de la
bouche de ses parents et de ses maîtres est accepté comme « parole d'Evangile
». Tous les enfants ne se développent pas avec la même rapidité, que ce soit au
point de vue physique ou au point de vue intellectuel. Il est donc très
maladroit de répéter à un enfant: « Ah ça c’est malin ! (sous-entendu tu
es stupide); tu ne fais jamais rien de bien; tu es toujours le dernier; tu es
ridicule, etc... ». Plus vous répétez ces aménités et plus votre enfant se
bute; vous êtes en grande partie responsable de ses insuccès; et voilà un
enfant destiné à devenir un timide.
C'est une suggestion
négative désastreuse, que vous lui donnez ainsi et on n'a jamais rien obtenu de
cette façon. Au contraire, encouragez-le gentiment, parlez-lui doucement; montrez-lui qu'il
peut faire beaucoup mieux, qu'il est plus intelligent que beaucoup de ses
camarades. Qu'il n'entende que des paroles réconfortantes et vous ferez là un
excellent travail de persuasion.
Vous profiterez de
son sommeil pour lui faire de la suggestion. Lorsqu'il est endormi,
approchez-vous de son lit et murmurez à son oreille les formules renfermant les
idées que vous désirez voir se réaliser en lui, pal- exemple : « Tu es calme,
obéissant, travailleur, tu as plaisir à travailler, tu as de l'amour-propre, tu
arriveras facilement à être dans les premiers de ta classe, tu as confiance en
toi, etc... »
Il sera parfois
nécessaire que le médecin psychothérapeute donne les premières suggestions;
mais le principal de la besogne sera fait par le père ou la mère, car c'est
chaque jour que la suggestion doit être faite; il faudra là encore beaucoup de
patience et de persévérance; quels parents reculeraient lorsqu'il s'agit de la
santé et du bonheur de leurs petits ?
Il est bon que les
grandes personnes discutent avec l'enfant, ne serait-ce que pour l'aider à
formuler son jugement, et pour le familiariser avec l'idée de son importance
relative.
Ces discussions
auront encore l'avantage d'exercer l'enfant à exprimer clairement sa pensée,
en des termes précis.
Il faudra éviter
tout balbutiement, toute hésitation de parole qui proviennent généralement du
manque de fixité dans les idées, mais toujours sans brusquerie, en lui
affirmant qu'il peut parler avec plus d'aisance.
Si un mot semble
difficile à prononcer à l'enfant, on le lui fera répéter lentement plusieurs
fois dans le courant de la journée. Il prendra ainsi l'habitude de bien
articuler. Il faut forcer les jeunes à discipliner leurs pensées avant de les
exprimer.
« Ce que l'on
conçoit bien s'énonce clairement; et les mots pour le dire arrivent aisément...
»
Le succès dans les
examens dépend souvent plus de la façon aisée dont le candidat a répondu que de
sa science réelle. Combien de timides échouent parce que leur trouble les a
fait passer pour des ignorants!
Nous devons aussi
éviter la faute qui, trop souvent, engendre la timidité: d'exiger la perfection
des jeunes enfants. Certains petits êtres consciencieux désespérant de jamais atteindre
là où l'on voudrait les conduire, se désolent et doutent d'eux-mêmes.
Les parents
apprendront à l'enfant le maniement de l'autosuggestion. Il comprendra très
vite les bienfaits de cette méthode, qu'il continuera d'utiliser toute sa vie.
Quelles règles
devez-vous suivre si vous désirez guérir votre timidité ?
Suivez les
prescriptions d'une hygiène bien comprise: levez-vous tôt et autant que possible
à la même heure chaque jour. Le timide est souvent nonchalant; vous avez, au
moment du lever, l'occasion d'un effort de volonté : ne perdez pas cette
occasion, votre volonté se fortifiera si vous prenez l'habitude de l'exercer.
Dès que vous serez
sorti de votre lit, il fera pendant un quart l'heure des exercices de culture physique,
qui seront suivis d'une vingtaine d'inspirations profondes; entre chaque
inspiration, répétez à mi-voix : « je me porte bien, je suis fort, je suis
calme, je suis maître de mes nerfs, j'ai confiance en moi... , Ayez soin
d'éviter tous les aliments qui augmentent votre émotivité: les épices,
l'alcool, le café, le thé; l'alimentation sera surtout végétarienne. Il
veillera sur son attitude, ses gestes et ses paroles. L'attitude a une grande
importance : il existe en psychologie une loi, dite de répercussion, dont il
faut tenir compte.
« Les mouvements et
attitudes du corps, produits artificiellement, dit Ribot, peuvent susciter dans
quelques cas les émotions correspondantes: gardez quelque temps la posture de
la tristesse, et vous la sentirez vous envahir. Mêlez-vous à une joyeuse
société, réglez sur elle vos démarches extérieures, et vous éveillerez en vous
une gaîté fugitive. Chez les hypnotisés, placez le bras dans l'attitude de la
menace, le poing fermé, l'expression se complète spontanément dans les traits
du visage, et le reste du corps; de même pour l'expression de l'amour, de la
prière, du mépris. Ici le mouvement est la cause et l'émotion est l'effet. Les
deux cas sont réductibles à une formule unique: il y a entre tel mouvement et
telle émotion une association indissoluble : l'émotion suscite les mouvements
et les mouvements suscitent l'émotion... »
Nos pensées et nos
émotions provoquent des réactions
organiques, mais tout ce qui se passe dans notre corps, dans nos muscles, modifie
plus ou moins notre façon de penser et de sentir.
Si
vous êtes en colère et que vous vous livreriez, à des manifestations
extérieures brutales : gestes désordonnés, paroles violentes, votre colère
s'exaspère et vous conduit Dieu sait où, au crime parfois. On peut tuer dans un
mouvement de colère...
Au contraire, si
vous arrivez à juguler ces manifestations, il freiner vos gestes, à rester
immobile, ne fût-ce que quelques secondes, à arrêter le flot de vos paroles, la
colère tombe brusquement; vous avez retrouvé la maîtrise de votre esprit en
vous composant une attitude.
Servez-vous de cette
loi de répercussion pour vous délivrer de la timidité; que votre démarche soit
assurée, n'avancez pas dans la vie, le dos voûté, la tête rentrée dans les épaules,
comme si toutes les catastrophes devaient fondre sur vous.
J'en connais qui,
par leur attitude craintive, paraissent attirer tous les coups du sort. Ne
faites pas comme eux; redressez-vous.
Dans la
conversation, ayez les yeux tix6s sur ceux de votre interlocuteur, et non sur
le bout de vos souliers : si vous laissez errer votre regard dans l'espace ou
si vous l'accrochez sur les différents objets qui vous entourent, vous donnerez
une impression de timidité, de gêne, et même parfois de fausseté, alors que
vous êtes l'homme le plus droit qu'il soit possible d'imaginer. De plus, vous
manquez d'autorité et vous risquez d'être battu dans toutes les discussions.
Veillez sur
l'harmonie de vos gestes; qu'ils ne soient pas saccadés pour ne pas déterminer
des pensées et des impulsions regrettables. Cultivez les gestes larges, précis,
rapides cependant, qui aideront à la précision de votre pensée, et la rendront
plus facile à exprimer.
Surveillez votre
voix, que vous ferez autant qu'il est en votre pouvoir harmonieux et chaud.
Saisissez toutes les
occasions qui se présentent à vous pour lutter contre votre défaut.
Au moins trois fois
par jour entrez au hasard dans les
boutiques qui se présentent à vous, discutez avec le vendeur de la qualité et
du prix d'objets dont vous n’avez nul besoin, partez sur une phrase aimable,
prometteuse d'un achat, le jour où vous aurez plus d’argent... Ce sera pour
vous un excellent exercice. Que les vendeurs qui liront ces lignes ne m'en
veuillent pas trop : ils ne perdront pas toujours leur temps; s'ils sont
suffisamment persuasifs, adroits, s'ils savent trouver des arguments
convaincants, s'ils arrivent à suggestionner leur client, ils remporteront la
victoire.
L'acheteur
débarrassé de sa timidité, osant enfin parier, dire ce qu'il désire, sera un
bien meilleur client.
Raisonnez-vous; vous
êtes trop égocentriste, tâchez de l'être moins, persuadez-vous que vous n’êtes
pas le centre du monde, que tous les regards ne convergent pas sur vous, qu'on
ne vous écoute pas avec tellement d'attention et qu'on n'attend pas de vous des
merveilles; si vous vous persuadez que vous êtes le seul à penser tellement à
ce que vous êtes, à ce que vous dites, à ce que vous faites, et vous vous serez
beaucoup rapproché de la guérison.
Quand vous serez
bien pénétrés de cette idée que les gens s'occupent plutôt d'eux-mêmes que de
vous, qu'ils ne passent pas leur temps à commenter vos mots et vos gestes, vous
pourrez faire votre entrée dans le salon devant cinquante personnes, cela ira
très bien.
Le soir, avant de
vous coucher, vous aurez soin de refaire les exercices du matin, mouvements,
inspirations profondes et répétition des formules d'autosuggestion.
Une fois au lit,
vous ferez votre examen de conscience et vous revivrez les victoires que vous
avez remportées sur votre timidité; ainsi vous accroîtrez votre confiance; puis
vous vous livrerez encore quelques minutes à l'autosuggestion, vous la ferez du
bout des lèvres, sans chercher à fixer votre attention, mais en articulant et à
voix suffisamment haute pour que vos oreilles l'entendent. Vous vous répéterez
des formules de calme, de confiance en vous, formules positives autant que
possible.
Toutes ces
suggestions s'imposeront à votre esprit pendant votre sommeil, elles vous procureront
des rêves agréables, pendant lesquels vous vous verrez tels que vous désirez
être : forts, maîtres de vous, prêts à toutes les audaces, et ces rêves
deviendront à leur tour des suggestions profitables qui aideront à votre
transformation.
Si vous éprouvez
quelque difficulté à vous autosuggestionner par la parole, enregistrez les
suggestions et réécoutez-les ou bien essayez de la suggestion visuelle, comme
je vous l'ai conseillé plus haut; écrivez vos formules sur un grand carton.
Attachez ce carton au pied de votre lit, regardez-le quelques instants avant de vous endormir, pour qu'il soit gravé
sur votre rétine; le subconscient sera approvisionné par l’œil au lieu de
l'être par l'oreille; cette suggestion est puissante aussi: mais le mieux est
d'associer la suggestion auditive et la suggestion visuelle, de répéter à
mi-voix les paroles en les lisant sur le carton.
Que faut-il faire
pour neutraliser le trac ? Certains auteurs, en particulier Charles Clerc,
conférencier de grand talent, prétendent -- ce qui me parait inexact-- que le
trac réside tout entier dans le manque de préparation. Le candidat serait pris
«le trac parce qu'il n'aurait pas étudié suffisamment ses matières et s'en
remettrait en partie à la chance. L'artiste n'aurait pas assez travaillé son
rôle, et, pour cette raison, craindrait les infidélités de sa mémoire. Le
conférencier aurait trop compté sur sa facilité d'improvisation...
Eh bien ! non, le
trac ne réside pas uniquement dans le manque
de préparation : nous connaissons tous des candidats consciencieux, des
artistes qui, pendant de longs mois, ont composé leur rôle, des conférenciers
bourrés de documents, qui, arrivés devant le jury ou le public, sont désarçonnés
par le trac.
Néanmoins, nous
devons reconnaître qu'une préparation insuffisante prédispose au trac. La base
manque, le terrain est mouvant, on a plus de chances de s'enliser, c'est
pourquoi celui qui veut échapper à cette hantise devra avant tout se bien préparer
: première condition pour conserver l'équilibre mental.
Je viens de vous
dire tout simplement, sans grands mots, ce que je pense de la timidité et du
trac, et par quelles armes il faut lutter contre ces ennemis de notre
tranquillité morale.
J'ai laissé de coté
le traitement médical, peu efficace, et le traitement psychanalytique, que j'abandonne
à de plus compétents que moi et qui sera utilisé
surtout dans le trac sexuel. Pratiquez donc l'autosuggestion, c'est chose
facile, à la portée de tous, et, n'étant plus timides, n'ayant plus le trac,
pleins de confiance en vous, vous aurez cette désinvolture, cet optimisme qui
forcent le succès, car la fortune, comme les femmes, réserve ses sourires aux
audacieux.
Fixez le point noir
et laissez les formules pénétrer votre esprit. Sous Word, les vibrations du
texte ne sont pas une faiblesse de votre écran. Elles sont destinées à fatiguer
votre conscience pour provoquer un léger état hypnotique qui facilite
l’imprégnation de votre subconscient.
Faites et refaites
cet exercice jusqu’au moment où vous sentirez la confiance en vous couler dans
vos veines. Associez ces phrases positives à des images d’assurance et de
confiance en soi, à des souvenirs positifs.
.J'ai confiance en moi.
Je suis maître de mes
nerfs.
Je me domine.
.Je fais calmement toutes les démarches que je dois faire.
.Mes explications sont
logiques et claires.
Elles vont convaincre mon
interlocuteur.
Dynamisme, Energie,
Confiance, Calme, Clarté, Aisance, Réussite.
Calme, Sang-froid, Sourire , Gestes calmes et précis.
Pondération. Attitude
simple et réfléchie. Démarche assurée.
J'agis selon ma
conscience. Je tiens
toujours parole. Ce que les autres pensent de moi n'a aucun effet sur moi. Je suis fort. Je
suis toujours de bonne humeur.
Le sourire toujours.
Ceux que je vais voir
m'accueilleront avec le sourire, si je sais leur sourire.
Ils m'écouteront s'ils me sentent sûr de moi.
Je suis calme, tout à
fait calme.
Je reste le maître de la
situation.
Tout ira bien. Je me
sens fort.
Je suis actif.
Je suis Maître des
Circonstances.
J'aime parler. Chaque
jour je parle avec une
plus grande facilité.
Mes associations d'idées sont rapides et logiques.
Je sais convaincre mes
auditeurs.
Mes idées sont claires. Je
m'exprime avec la
plus grande aisance.
J'articule bien. Ma voix
devient de plus en plus chaude et convaincante.
Robert Octec...
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