Les Légendes des INDIENS d’Amérique :( Chapitre 2, extrait)
La
situation était grave. Depuis de nombreuses lunes, les troupeaux étaient
décimés par un chasseur indien. Réunis, les bisons décidèrent de mettre au
point un plan pour empêcher leur ennemi de nuire.
Le
chasseur indien partit à la chasse ; il rencontra une jeune fille radieuse.
Il lui parla et oublia soudain sa passion pour la chasse. Il apprit qu'elle
s'appelait Chevelure soyeuse. Très amoureux, il la demanda en mariage
Chevelure soyeuse accepta mais elle mit une condition : il ne devra jamais
parler des parents de la jeune femme. L'homme accepta. Ils se marièrent et
vécurent heureux.
Amoureux,
l'homme n'alla presque plus à la chasse. Il se montrait respectueux de sa
promesse ; c'est elle qui rompit le silence. Elle voulut revoir sa famille ;
il accompagna Chevelure soyeuse. Ils prirent la route et marchèrent longtemps
puis gravirent plusieurs montagnes. Enfin, quand ils arrivèrent en haut d'une
montagne, la jeune femme lui dit que sa famille habitait derrière cette
montagne. Chevelure soyeuse transforma alors son mari en bison et peu de
temps après, elle se transforma aussi. Ils avancèrent et arrivèrent dans une
prairie occupée par des dizaines de milliers de bisons. "C'est ma
famille, dit la jeune fille ; je veux te réconcilier avec eux". Plus ils
avancèrent dans la prairie et plus les autres bisons formèrent un cercle
autour d'eux. Un long silence pesa ; les bisons avaient reconnu leur ennemi.
Pour
faire la paix avec les bisons, il devait passer une épreuve : faire une
course avec dix jeunes bisons. S'il se faisait battre, il devra mourir et
s'il gagnait, il sera admis dans le troupeau. Sa victoire était impossible
car ses adversaires étaient des champions. Chevelure soyeuse lui donna quatre
objets : une pierre, un vase, une racine et une corde d'arc. Tout le monde
attendait avec impatience le départ de la course, le signal fut donné. Les autres
bisons gagnèrent du terrain, l'homme reprit de l'avance. Il jeta derrière lui
la racine et une muraille de buissons s'éleva ; les autres bisons prirent du
retard. Il jeta ensuite la pierre qui se transforma en rocaille… des bisons
tombèrent. Ses adversaires le rattrapèrent mais il jeta une corde qui se
transforma en un large et profond trou. Enfin il franchit la ligne d'arrivée,
il fut appelé au conseil et changea de nom. A partir de maintenant, on
l'appela l'Ami des bisons. Il y eut une grande fête en son honneur. L'Ami des
bisons et Chevelure soyeuse vécurent heureux dans la prairie.
-Le monde des esprits pour les Indiens
d’Amérique :
Il
était une fois, l'homme médecine, enfoui dans son chagrin, voulait retrouver
sa fille unique qui était morte peu de temps avant et qui se trouvait dans le
monde des esprits. Alors l'homme médecine réunit ses amis. Mais le problème
était qu'ils ne savaient pas où se trouvait ce monde. Alors, il alla sur la
tombe de ses ancêtres et lui demanda où se trouvait Winabojo qui avait des
pouvoirs extraordinaires. Ses ancêtres lui dirent qu'il se trouvait sur une
île dans la direction du soleil levant. Il réunit ses compagnons et partir
vers l'île. Enfin arrivés sur l'île, ils virent Winabojo, on aurait dit qu'il
se métamorphosait. Winabojo leur indiqua le chemin du monde des esprits.
Enfin, ils arrivèrent dans le monde des esprits. Pendant quatre jours, ils ne
virent pas la fille de l'homme médecine et le quatrième soir une fille
apparut. L'homme médecine la reconnut malgré son visage voilé. Il la mit dans
un sac et parti. Les esprits leur dirent où aller. Ils arrivèrent, déposèrent
le sac dans une tente et l'homme médecine entendit sa fille parler. Il la
libéra et grâce à l'amour, sa fille fut ressuscitée.
Le fils de l'orage et son mythe chez les
Indiens d’Amérique :
La
silhouette gigantesque d'un dragon se découpa dans le ciel. Il fit sa voix
menaçante et gronda à l'adresse de la pauvre femme qui tremblait à ses pieds
: " Ainsi tu prétends n'avoir plus d'enfant à me donner en pâture?
". La malheureuse répondit : " non ! tu les as déjà tous
dévorés!" Mécontent, le monstre s'éloigna.
Il
revint souvent harceler cette femme qui s'appelait " Femme peinte en
blanc ". Il finit par se lasser et cessa de l'importuner. Or, la femme
mentait, le dragon avait dévoré nombre de ses fils, mais elle avait dissimulé
le dernier-né dans un souterrain. Il portait le nom d'Apache qui signifie :
ennemi. Il grandissait dans le souterrain, nourri en cachette et cajolé par
sa mère. Le dragon l'apprit et entra dans une terrible colère, tenta de
savoir où se cachait le garçon, sans y parvenir.
Apache
grandit et devint un robuste jeune homme. Un jour, il déclara à sa mère que
le temps était venu pour lui d'aller à la chasse. Le lendemain, Apache appela
son oncle, le seul homme qui vivait aux environs, et ils partirent dès
l'aube. L'oncle, Tueur d'ennemis, donna un arc et des flèches à son neveu et
les voilà bientôt traquant le gibier. Ils se partagèrent la viande et la
firent cuire. Quand elle fut à point, ils s'apprêtèrent à la manger, mais un
cri à glacer le sang emplit l'atmosphère : c'était le dragon! Apache ne
bougea pas d'un cil, n'éprouvant aucune peur, mais son oncle, qui ne méritait
guère son nom, se mit à trembler de tous ses membres et courut se réfugier à
l'abri d'une montagne. Le dragon se saisit de la part de viande du jeune
homme et s'éloigna. Apache cria : " je te défie! Bats-toi!". Sûr de
sa proche victoire, le monstre dit : "Allons-y ". Apache déclara :
"Tu tireras quatre flèches sur moi, si je survis, j'en tirerai quatre à
mon tour". Les deux combattants en place, le dragon banda son arc qui
était un énorme pin. La flèche se brisa sur le champ et le dragon, ébahi, put
voir Apache juché, haut dans les nues au sommet d'un arc-en-ciel. Il n'était
pas pour rien Fils de l'orage. Apache répliqua et l'atteignit en pleine
poitrine ; le cœur de l'être monstrueux était visible et battait à nu. Apache
cria: "Mon oncle, cesse de te cacher, poltron que tu es! Viens vite me
rejoindre, sinon le dragon va s'effondrer sur toi ". Dans un long
hurlement, le dragon touché en plein cœur s'abattit dévalant la pente de la
montagne. C'était le père d'Apache.
L’histoire mythologique de la naissance de la Terre par les
Indiens d’Amérique :
Au
départ, l'univers n'était qu'une vaste étendue d'eau abritant un monde
souterrain. Ce monde vivait dans l'obscurité. Malgré quelques lueurs de
lampes, il était difficile de distinguer quelque chose. Les uns aimaient la
nuit, les autres la détestaient.
Certains
pensèrent qu'il était urgent de créer le jour. Un accord fut passé autour
d'un jeu ; celui-ci consistait à voir un bouton dans un tube évidé. Ceux qui
étaient pour le jour gagnèrent la première manche ; dépité, l'ours noir alla
se cacher à l'ombre. Les amis du jour gagnèrent la deuxième manche ; l'orient
rougeoya et l'ours brun détala. A la troisième manche, le lion des montagnes
s'enfuit dans son antre. Enfin à la quatrième manche, le soleil se leva et la
chouette disparut.
Pour
accéder au monde du dessus, ils décidèrent de faire des monticules à chaque
point cardinal et y plantèrent des arbres et des buissons. Les monticules se
mirent à grandir, devenant des collines, des monts puis de grandes montagnes.
Et pourtant, la cime de ces montagnes n'atteignait pas le monde du dessus.
Les hommes bâtirent des échelles en plumes d'aigle mais elles étaient trop
fragiles. Alors les bisons qui a cette époque avaient des cornes droites
proposèrent de faire des échelles avec leurs cornes. A l'aide de ces
échelles, tous les êtres vivants gagnèrent le trou de l'entrée séparant les
deux mondes en attachant solidement le soleil et la lune avec des fils
d'araignées pour les lancer dans le monde d'en haut.
Quatre
puissantes tornades vinrent écarter les eaux et devinrent les quatre océans
du monde. Ensuite, les quatre grandes tornades regagnèrent les autres qui les
attendaient. Le putois et le blaireau sortirent les premiers et leurs pattes
s'enfoncèrent dans le sol détrempé. C'est pour cette raison, que maintenant,
ils ont les pattes noires. Alors d'un pas rassuré, le castor avança dans la
boue ; il restait de larges flaques d'eau. Il se mit à bâtir une digue et
rassembla l'eau en un même point. Une grande amie du castor, Tornade,
s'inquiétait alors, elle partit à sa recherche et lui demanda ce qu'il
faisait, il lui dit qu'il faisait un lac pour qu'ils puissent se désaltérer,
elle trouva son idée très bonne puis ils rentrèrent ensemble. Il fallut
attendre des jours et des jours. Enfin on dit à Corbeau d'aller voir si la
terre était sèche. Corbeau s'envola et découvrit que la terre était sèche et
il vit les poisons morts sur le sol, il se mit donc à manger. Il était
tellement long que Tornade partit à sa recherche et le prit la main dans le
sac. Alors tous les êtres décidèrent pour le punir de le rendre noir. Puisque
la terre était sèche, les êtres vivants montèrent et se repartirent sur la
terre. Quand tous furent repartis, les Apaches Jicarilla se trouvèrent seuls
près du trou. Ils décidèrent de vivre à jamais au centre du monde.
La grotte aux serpents
(Mégane)
Une
jeune fille attrapa un porc-épic dans une grotte, mais cet animal était d'une
vitesse surprenante et ses piques servaient à faire des parures. Ce porc-épic
savait monter aux arbres. Une des filles le suivit, mais elle se rendit
compte que l'arbre avait grandi et qu'il dépassait les nuages.
Le
porc-épic se retourna et se transforma en un beau jeune homme ; il épousa la
jeune fille, qui un mois plus tard mit au monde un petit garçon. Cette
famille qui vivait encore dans leur arbre voulut regagner la terre mais la
fille fit tomber son petit garçon, car elle ne l'avait pas bien attaché. Mais
heureusement, sa chute fut amortie par les feuilles. Pourtant cet enfant ne
pouvait pas être récupéré car cet arbre poussait de plus en plus.
Le
jour même, une vieille femme passa devant cet arbre. Quand elle vit ce petit
garçon tout seul, elle voulut le prendre. La vieille femme l'éleva dans sa
cabane et lui donna à manger. Grâce aux soins de cette femme, l'enfant put
grandir en bonne santé. A l'heure des repas, la vieille femme se comportait
d'une drôle de façon ; elle donnait à manger au serpent qui se cachait
derrière un rideau. Alors le garçon voulut voir. Le garçon était étonné de
voir ce gigantesque serpent ; alors, comme il avait peur, il prit un bâton et
le tapa jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais le garçon ne savait pas que le
serpent qu'il avait tué était le mari de la vieille femme. Quand la vieille
femme rentra, elle comprit et lui dit qu'il y avait un étang derrière la
montagne et une grotte qui se trouvait à côté. Comme elle savait qu'il y
serait allé, elle se tourna un instant et comme par hasard il n'était plus
là.
Quand
l'enfant arriva, il vit une centaine de serpents. Il fit leur connaissance ;
un serpent lui raconta une drôle d'histoire. Il raconta à l'enfant tout ce
que s'était passé à sa naissance. Après l'histoire, le serpent jeta un sort :
les mots prononcés par l'enfant se réaliseront. Quand le vent du sud vint,
tous les serpents s'endormirent. Alors le garçon prit son couteau de chasse
et trancha la tête de tous les serpents, mais l'un d'eux ouvrit l'œil et se
faufila dans un trou. Le serpent cria : " Fais attention, maintenant je
suis ton ennemi ". L'enfant se méfia, il ne dormit plus le soir.
Fatigué, il finit par s'endormir, alors un serpent lui enroula sa queue
autour du cou mais comme il était au dessus des nuages, son père vint
l'aider. Il rapprocha le soleil de la terre et le serpent de douleur relâcha
le garçon promettant de ne plus faire mal aux hommes…ou presque ! L'enfant
rejoignit son père au dessus des nuages.
L'Oiseaux tonnerre
Il
était une fois, un chasseur qui s'appelait Arika vivait chez les Indiens.
C'était un grand chasseur qui possédait quatre flèches : une blanche et une
jaune dont il s'était déjà servi puis deux autres, c'étaient une noire et une
rouge, mais il ne les avait jamais utilisées.
Un
jour, il s'en alla chasser loin de chez lui. Le soir tomba, il était
incapable de revenir chez lui donc il fit un feu pour cuire le gibier qu'il
avait chassé le jour même puis s'endormit. Pendant la nuit, deux oiseaux
tonnerre s'approchèrent; l'un d'eux le prit dans ses serres sans qu'il s'en
aperçût. Le chasseur se réveilla et ne savait pas où il était; il se trouva
encerclé par un gouffre. Tout à coup, des grondements s'élevèrent; cela
s'arrêta un moment ; le chasseur se rallongea donc. D'un coup, les
grondements reprirent ; l'oiseau tonnerre lui dit "ne t'inquiète pas,
c'est moi qui t'ai emmené ici car tu vois le lac là-bas, y sors un monstre à
deux têtes dés que mes oisillons commencent à avoir leurs premières plumes.
-
"Oui répondis le chasseur, mais dis moi ce que je dois faire". -
"Dés que tu vois l'eau du lac bouillonner et deux nuages s'en élever, tu
sauras que le dragon arrive. Alors tu te battras contre lui". Les
oiseaux partirent et le laissèrent tout seul.
Un
beau jour se leva et on voyait un paysage calme rayonnant de beauté. L'Indien
était rassuré, quand soudain il vit des bulles se former à la surface du lac
et deux nuages s'en élevaient. Ce fut une véritable tempête. Le monstre à
deux têtes commençait à sortir du lac, les deux oiseaux tonnerre arrivèrent
et essayèrent de l'empêcher d'aller vers le nid mais le dragon s'approcha du
nid de plus en plus. Les deux oiseaux tonnerre crièrent au chasseur :
"c'est à toi de jouer".
Le
chasseur sortit ses deux flèches dont il ne s'était jamais servi : la noire
et la rouge. Il tira la flèche noire dans une des têtes du dragon mais
l'autre tête atteignit bientôt le nid où étaient les oisillons. Le chasseur
tira la flèche rouge sur l'autre tête du dragon qui s'effondra par terre. Les
deux oiseaux tonnerre redescendirent où se trouvait leur sauveur. Ils le
remercièrent d'avoir enfin libéré leurs oisillons de ce maléfique dragon ;
ils étaient enfin sains et saufs. Les deux oiseaux tonnerre appelèrent tous
les oiseaux de la montagne pour leur dire que leurs bébés oiseaux étaient
libérés de ce dragon grâce au chasseur. Ils mangèrent au soir de la chair de
dragon, puis les oiseaux tonnerres ramenèrent le chasseur dans son village.
Il
parlait maintenant le langage des oiseaux et d'ailleurs on le vit souvent en
grande conversation avec une pie ou un corbeau. Un beau jour, il prit son arc
et ses quatre flèches et s'en alla rejoindre les oiseaux tonnerre pour
combattre en leur compagnie les forces du mal.
Mythe de l'Homme qui ne voulait pas se marier :
Hamath,
le fils du roi, était un beau garçon en âge de se marier. Toutes les filles
du village étaient amoureuses de lui. Elles essayaient de l'approcher, mais
Hamath les repoussait et ne répondait jamais. Il pouvait aller jusqu'aux
insultes quand les filles s'approchaient trop de lui. Les autres Indiens
pensaient qu'Hamath était fou ou qu'il était habité par un esprit mauvais et
dangereux. Au soir, les hommes dansaient autour de lui pour chasser les
esprits maléfiques.
Hamath
entendit parler d'une jeune fille du village voisin qui se nommait Mitilli et
qui lui ressemblait. La nuit, il quitta son village pour aller au village
voisin. Mitilli avait aussi entendu parler de lui. Ils se rencontrèrent.
Hamath et Mitilli décidèrent de se marier pour être à l'écart des deux
villages. Neuf mois plus tard, un petit garçon est né. Ce bonheur dura
plusieurs lunes. Puis, Hamath abandonna sa famille et resta plusieurs jours
absent. Un jour, il partit et ne revint pas.
A la
fin, Mitilli emmena son enfant et se dirigea vers le village de son mari.
Elle déposa l'enfant devant Hamath pendant que les Indiens dansaient et
chantaient autour de lui ; puis, elle partit. Hamath cria pour qu'elle
revienne et la suivit avec son enfant dans les bras. Quand le soleil se leva,
Hamath vit Mitilli devant lui. Elle s'arrêta et se déshabilla. Mitilli se
métamorphosa brusquement en aigle et perdit une plume qui se déposa sur la
tête de l'enfant. Il se transforma en aiglon et quitta les bras de son père
pour rejoindre sa mère.
Désespéré,
Hamath se jeta à l'eau. Il ne se noya pas, mais se transforma en loutre.
Les premiers hommes bien avant des Indiens :
(Laura)
Bien
avant que les Indiens n'apparaissent sur la terre, une autre race habitait la
planète. Ces premiers hommes avaient un chef, Olelbis. Un jour, Olelbis
observa un curieux phénomène en direction du sud. De la terre mère, une
étrange et magnifique créature venait de naître : c'était Norwan, la première
femme ; elle se mit à danser chaque jour. Les hommes contemplaient sa beauté.
Olelbis
envoya son ami Tede Wiu auprès de Norwan pour qu'elle ait un homme à ses
côtés. Un jour, Tede Wiu appela Norwan pour lui dire: "Il y a ici un
homme nommé Kar qui veut te parler". Norwan refusa cette visite, car
selon elle, l'homme avait de trop longues jambes. Plus tard, elle rejeta
également un certain Hokohas, parce qu'il était trop trapu et trop petit.
Un
soir, un homme vint, la tête couverte de feuillage, pour inviter Norwan à de
grandes festivités. Elle arriva, les fleurs d'or à la main, les plumes
d'oiseau chantant dans sa chevelure. Tous les hommes disaient : "Qu'elle
est belle!". La danse commença dans une grande hutte où Norwan était
placée au sud. Les hommes du nord se mirent à danser. Norwan était jusque là
restée assise. Cependant, lorsque dansèrent les gens des rivières,
scintillantes, elle se leva et dansa avec eux. La danse achevée, elle quitta
la hutte avec Mem Loimis et le suivit dans son village.
Sur
ces entrefaites, Sas et les gens du soleil arrivèrent dans la hutte pour y
danser. Quelle ne fut par leur surprise et leur colère quand ils s'aperçurent
que Norwan était partie! Sas envoya des messagers à Mem Loimis pour réclamer
la jeune femme. Il essuya un refus : la guerre était désormais inévitable.
Tandis que les deux armées se préparaient, Tede Wiu avait en vain cherché
Norwan. Il résolut d'en parler à Olelbis. Alors Olelbis appela les premiers
hommes. A chacun, il indiqua ce qu'il allait devenir. Puis, réunissant autour
de lui quelques fidèles, il partit vers l'ouest au-delà de l'horizon. C'est
là qu'il continue à vivre.
Pendant
ce temps, le combat pour la possession de Norwan s'était engagé avec une
grande violence. Les troupes de Mem Loimis combattirent celles de Sas durant
de longs jours. Sédit profita des combats pour enlever Norwan et la cacher
dans sa hutte. Nombre d'hommes tombèrent au cours de cette grande bataille
mais se transformèrent en arbres ou en animaux. Mem Loimis, quand il fut
touché, se mua en eau limpide. Quant à Sas, il devint le soleil. Norwan
disparut et nul ne la revit sur Terre. Il ne resta plus qu'une poignée des
premiers hommes : celle des Indiens. Sedit se réfugia dans une haute
montagne, mais un soir, non loin de lui, il observa une colonne de fumée, le
foyer central d'un campement indien et devint le coyote. Les premiers hommes
avaient tous disparus et habitaient la nature. Chaque Indien le savait, et
pour lui, les arbres, les animaux, tout ce qui existait sur la Terre était
une force surnaturelle qui pouvait apporter aide et réconfort dans tous les
moments difficiles de la vie.
La
tente à sueur
Un
jour, au bord d'une rivière, une jeune fille accompagnée de ses cinq frères
fut pris d'un frisson d'évanouissement. Ses frères fabriquèrent un tipi. La
plaine était riche en gibier mais cette plaine avait une atmosphère
maléfique. Pour survivre, il fallait manger. Donc, les cinq oncles partirent
chasser. Quand ils rentrèrent, ils n'étaient plus que quatre, l'un d'entre
eux avait disparu.
Le
jour suivant, les quatre oncles repartirent chasser ; cette fois-ci encore,
un oncle disparu. Au fur et à mesure que les oncles allaient à la chasse, ils
disparaissaient un à un. Au bout de trois jours, la jeune fille était seule
avec la peur de disparaître à son tour. Elle mangea une pierre et se sentit
rassasiée. Neuf mois plus tard, elle mit au monde Inyan Hoski. Celui-ci qui
avait été nourri de racines et d'herbe fabriqua un arc et des flèches et fixa
à celles-ci un fragment de silex acéré créant ainsi la première pointe.
Il
demanda à sa mère d'aller chasser. Pendant qu'il chassait, il sentit une
odeur de fumée. Il se dirigea vers l'endroit d'où venait l'odeur. Il vit sur
place une vieille sorcière qui se plaignait du dos et lui demanda de la
masser. Inyan Hoski sentit près de la colonne vertébrale une chose dure et
pointue comme la pointe d'une arme. C'est comme çà que la vieille sorcière
tuait les imprudents, comme ses oncles. Il fit comme si de rien n'était et
sauta dessus en lui brisant le cou. Dans le vent les arbres, les bruits faits
par les bêtes, il entendit la voix des esprits qui lui conseillèrent de
dresser une tente de branches de saule et de peaux de bêtes puis d'y
installer cinq ballots et pierres rougies et brûlantes et les arroser d'eau.
Malgré l'atmosphère torride, il sentit des corps bouger dans les sacs. Quand
il versa une quatrième outre d'eau sur les pierres, ses oncles revinrent à la
vie. Il les ramena et dit : "La tente à sueur et les pierres vous ont
sauvés. A partir d'aujourd'hui, elles seront sacrées car elles purifieront
l'homme et conserveront leur santé. Inyan Hoski fit don aux Sioux de leur
premier rite sacré : la tente à sueur.
Le prisonnier du monstre noir
L'homme
banda son arc et, sans même viser, décocha une flèche noire à la pointe de
silex blanc. Atteint, l'ours s'effondra. "Flèche de silex", tel
était le nom du chasseur, entreprit alors de dépecer l'animal. Il ne manquait
jamais sa cible. Ce don faisait de notre homme le meilleur chasseur du
village. Il engloutissait de grandes quantités de viande crue et refusait
toute autre nourriture même celle préparée par sa femme.
L'épouse
de Flèche de silex se désolait pourtant de voir mépriser son travail de
cuisinière. Un jour, elle prépara une potion qu'il avala d'un trait et
s'endormit d'un profond sommeil. Avec une infinie patience, les deux femmes
lui ouvrirent la bouche, y placèrent une poignée de bouillie et lui
bouchèrent le nez afin qu'il l'absorbe. Elles espéraient ainsi lui donner le
goût des légumes. Le lendemain, il rentra bredouille de très mauvaise humeur
puis les autres jours ; aucune flèche n'avait atteint sa cible. Il conclut
qu'il était arrivé quelque chose. Assis devant son tipi, l'air sombre et
soucieux, il ne parlait plus. Inquiète, sa femme lui révéla ce qui s'était
passé " femme stupide, dit-il, par ton geste, tu m'as volé tout mon
pouvoir magique. Maintenant toutes mes flèches ont perdu leur puissance
".
Il
se sentit déshonoré et quitta le village. Après avoir préparé le nécessaire,
Flèche de silex et sa femme se mirent en marche. Les deux époux s'arrêtèrent
donc dans l'après-midi et ramassèrent du bois pour faire du feu. Il demanda à
sa femme de veiller sur le feu sinon le montre qu'il devait affronter le
détruirait. Des bruits étranges annoncèrent la venue du montre qui le défia.
Le monstre attirait Flèche de silex dans les ténèbres pour l'éloigner du feu
mais sa femme attisait le feu pour l'affaiblir. La même scène se reproduisit
chaque soir mais le bois pour alimenter le feu vint à manquer et Flèche de
silex devina sa fin. Il fit à sa femme " Tu mettras au monde un fils. Il
se nommera Silex noir et blanc. Quand il grandira, tu lui donneras mon arc et
mes flèches ". La nuit, la bataille fut épouvantable ; la femme du
guerrier se retrouva seule et regagna le village.
Quelque
mois après, l'enfant naquit. Elle lui donna alors les deux pointes de flèches
qu’il avala. Il devint grand et apprit à se servir d’un arc. Silex noir et
blanc résolut de retrouver son père dès le lendemain. Il arriva enfin devant
une large crevasse au fond de laquelle il découvrit un homme. Grâce aux
indications de sa mère, il le reconnut ; c'était son père, devenu l'esclave
des monstres. Père et fils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, puis
Flèche de silex conduisit le jeune homme vers la caverne où vivaient les
monstres, sa femelle et ses petits. Silex Noir et blanc s’interposa. Les
monstres le mordirent et le griffèrent. Le jeune homme repoussa les petits
monstres dans un coin. Il saisit un des petits et lui dit qu'y-a-t'-il dans
ce sac pendu au mur? Ces sacs contenaient les cœurs de tous les monstres.
Silex noir et blanc banda son arc et creva les sacs un à un. Aussitôt tous
ces monstres même ceux qui étaient hors de la caverne périrent. Il partagea
cette puissance magique avec son père. Ensuite les deux hommes rejoignirent
leur village où ils vécurent respectés.
Ce que nous devons aux Indiens :
Dans
le monde, les deux cinquièmes des produits de l'agriculture sont issus des
plantes sauvages domestiquées par les Indiens du nouveau monde.
Les
Indiens nous ont donné le maïs, le coton, le tabac, la pomme de terre, la
cacahouète. Pour leur survie, ces plantes étaient indispensables. Le coton
à fibre longue était largement répandu. Le tabac était cultivé en Amérique
du nord et du sud, la pomme de terre au Pérou et en Colombie, la tomate en
Amérique Centrale et la cacahouète en Amérique du Sud. La culture d'une
bonne partie de ces plantes s'était étendue à tout le continent, des rives
nord du Canada jusqu'au cap Horn. Les Indiens du Nord-est ont appris aux
colons à exploiter le maïs. Aujourd'hui, le maïs est cultivé dans le monde
entier. La culture du coton était pratiquée à la fois dans les Caraïbes et
dans le sud-ouest. Les vêtements, les explosifs, les garnitures de freins
et les cosmétiques de nos jours sont faits de coton. La pomme de terre est
devenue la plante alimentaire de base la plus courante dans le monde. Aux
Etats-Unis, des millions de tonnes de tomates sont cultivées. Ajoutons le
manioc, la canneberge, les graines de tournesol, l'artichaut, le haricot,
la courge, la citrouille.
Les
Indiens savaient préparer des plats à base de glands, de sirop d'érable de
chocolat à partir de grains de cacao, des galettes aux kakis, du pemmican,
du savon pour la lessive. Ils confectionnent du succatosh, une mixture de
maïs et de haricot de Lima, et lui ont donné son nom. Ils ont inventé la
technique de cuisson des clams sur pierres chaudes. Quand les Européens
sont arrivés, toutes ces plantes étaient parfaitement adaptées au sol et
aux conditions climatiques, prêtes à être consommées par eux.
Ce
que les Indien nous ont légué ne se limite pas à la nourriture. A des fins
médicinales, ils exploitaient une soixantaine de plantes qu'ils
connaissaient. Ainsi, ils avaient appris à traiter la quinine, la cocaïne,
la cascara, l'hamamélis, le curare, des plantes qui sont toutes entrées
dans nos médicaments modernes et dont ils nous ont transmis les secrets.
Ils
ont également enrichi notre langue. Des mots, des noms, des expressions et
certaines phrases sont entrées définitivement dans la langue courante par
exemple "parler avec une langue fourchue", "être sur le
sentier de la guerre", "enterrer la hache", "appliquer
une bonne ou une mauvaise médecine", "mordre la poussière".
Des centaines de mots indiens font partie du langage américain. De nombreux
états portent des noms indiens Dakota, Kansas. De même en est-il pour plus
d'un millier de villes comme Chicago, Miami, pour des lacs (Michigan), pour
des rivières ou des fleuves (Mississippi), pour des baies (Chesapeake).
Les
Indiens apprenaient à respecter la nature; les blancs l'ont oublié.
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(Extrait de l'ouvrage" Indiens D'Amerique & Caraïbe: Chute démographique ou Génocide? en promo sur www.unibook.com et www.thebookedition.com. A Découvrir maintenant même...
http://sdpi-zooming.blogspot.com
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